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Vieillissement des ponts : qu'attend-on pour agir ?

On se souvient tous de la catastrophe du pont de Gênes, qui s’est effondré en 2018, provoquant la mort de 43 personnes. Suite à cette tragédie, une mission d’information sénatoriale avait été lancée, visant à enquêter sur l’état des ponts en France et à remettre un rapport. Un an et demi après, où en est-on ?

L’état des ponts en France : une bombe à retardement

Pour commencer, on ne connait même pas précisément la liste des ponts de notre patrimoine !
On sait juste qu’il en existe entre 200 000 et 250 000. Parmi eux, 90% sont gérés par les collectivités territoriales (départements et communes), le reste par l’Etat.

Combien sont en bon état ? Le rapport du Sénat suite à l’enquête menée après la catastrophe de Gênes avance les chiffres suivants :

  • Plus de 25 000 ponts en mauvais état structurel, posant des problèmes de sécurité et de disponibilité pour les usagers ;
  • 2 800 ponts construits dans les années 1950 et 1960 arriveront dans les années en fin de vie.

Non seulement nos ponts sont anciens, mais ils ont été mal entretenus pour des raisons diverses :

  • Budgets insuffisants au niveau de l’Etat
  • Baisses de dotation des collectivités locales depuis 2014
  • Raréfaction des effectifs et des compétences nécessaires à l’entretien des ponts
  • Pertes d’archives relatives à certains ponts

Et ce n’est pas tout : la dégradation des ponts s’accélère, notamment à cause du réchauffement climatique, mais aussi avec le développement du guidage par GPS, qui oriente les poids lourds sur des itinéraires mal adaptés.

Résultat : on risque de voir, dans les années à venir, de nouvelles catastrophes, comme celle intervenue en mai 2021 à Mexico. Les causes de l’accident ne sont pas encore déterminées mais une étude de 2014 avait relevé des problèmes de conception, d’exploitation et d’entretien des voies.

Vieillissement des ponts

source : https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/04/un-pont-s-effondre-a-mexico-au-passage-d-une-rame-de-metro_6079007_3210.html

Les recommandations des sénateurs : passer à une gestion patrimoniale

Suite à la mission d’information sénatoriale, un rapport à été rendu en juin 2019, recommandant entre autres la mise en place d’un fonds d’aide aux collectivités territoriales doté de 130 millions d’euros pendant dix ans.

Finalement, c’est un fonds d’aide de 10 millions d’euros qui a été voté au PLF 2020, “pour accompagner les collectivités territoriales dans les premiers recensements et diagnostics”. (source)
Recensement et diagnostic : une première étape clé pour mettre en place un plan d’envergure. On ne pourra pas tout rénover en même temps : il est donc indispensable d’avoir les données pour prioriser.

Ainsi, la mission sénatoriale recommandait également de “Sortir d’une culture de l’urgence au profit d’une gestion patrimoniale”, ce qui implique notamment de digitaliser les données patrimoniales, pour disposer d’un recensement fiable et d’un “carnet de santé” de chaque ouvrage.

« Aujourd’hui, nous attendons des signes de faiblesse pour réagir alors qu’il nous faut avoir une approche patrimoniale et aller vers des plans pluriannuels d’expertise et de remise en état. »
Hervé Maurey, sénateur de l’Eure et président de la commission d’enquête sénatoriale dans La Tribune.


Les enjeux de la rénovation des ponts : entre sécurité et continuité de service

Au-delà des coûts qui sont importants, la rénovation et l’entretien des ponts est un casse-tête pour les décideurs, qui doivent parfois assumer le mécontentement des habitants face à la fermeture des ponts, ce qui engendre des déviations longues et des ralentissements pour les usagers.

En Seine-et-Marne par exemple, de nombreux ponts ont été tout simplement fermés faute d’entretien. Sauf que les élus locaux ne disposent pas des budgets nécessaires pour la rénovation : 2 millions d’euros, pour une commune dont le budget annuel s’élève à 3 millions d’euros, comme le rapporte cet article du Parisien.

Certains affirment que l’évolution des habitudes de transport des français (moins de voiture, plus d’autopartage et de transports en commun) suffirait à régler le problème, mais il n’en est rien. Fermer les ponts ou diminuer leur fréquentation n’empêche en rien leur vieillissement. Et cela revient à accentuer la fracture territoriale, au détriment des habitants des petites communes rurales : un coût inacceptable socialement et politiquement.

Alors, quelles solutions ?

Les collectivités ont besoin, comme le recommande le rapport des sénateurs, d’une vision objective, basée sur les données. Connaître l’état d’un pont, de ses composants, permet aujourd’hui de prédire son comportement dans le temps, grâce à des modèles prédictifs comme ceux que nous utilisons chez Oxand.

Infrasim, le logiciel de gestion patrimoniale d’Oxand dédié aux infrastructures de transport, permet de prendre en compte les indicateurs de qualité IQOA spécifiques aux ponts, et de prévoir leur évolution dans le temps.

Pour les collectivités locales n’ayant pas les budgets nécessaires, la Banque des Territoires met à disposition une offre d’accompagnement à l’ingénierie territoriale pour faciliter la rénovation des ouvrages d’art. Le dispositif numérique innovant PrioReno Ponts, basé sur Infrasim, a pour objectif de déterminer les ponts qui sont potentiellement à risque et ceux qui doivent faire l’objet d’études approfondies de bureaux d’études spécialisés.

Le dispositif de PrioReno Ponts peut être la première étape pour les collectivités locales ayant besoin d’une participation financière avant de passer enfin à une gestion prédictive, et d’appliquer la devise d’Oxand : Anticiper pour ne plus subir. Une devise qui s’applique bien à la situation des ponts en France !

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